Le prélèvement osseux

Le prélèvement osseux

Le prélèvement osseux est un geste chirurgical complémentaire qu’il est parfois nécessaire d’associer à différentes chirurgies du visage, telles que la chirurgie preimplantaire, la chirurgie Orthognatique, la reconstruction après exérèse de tumeur osseuse, voir certaines rhinoplasties. Si ce geste est utile, vous en serez informé et il vous sera clairement expliqué.

Qu’est ce que c’est ?

Le prélèvement osseux est réalisé, en fonction de son utilisation, en plusieurs endroits possibles :

  • os iliaque (hanche) ;
  • os pariétal(crâne) ;
  • ou os mandibulaire (intra- oral) dans le même temps que la reconstruction.

Le prélèvement intra oral est réalisable sous anesthésie locale ou anesthésie générale. L’incision faite au niveau de la muqueuse buccale dans sa partie postérieure (cf. schéma…) permet le prélèvement osseux de la partie externe de l’os mandibulaire. La zone prélevée peut être reconstruite par un os de synthèse dans le méme temps opératoire, ce qui permettra de reconstruire à moyen terme le défect. Il est réservé à des indications de greffes de petite ou moyenne taille. Dans de rares cas, il peut être indiqué de réaliser la greffe à un autre endroit de la mâchoire inférieure.

Le prélèvement iliaque est réalisé sous anesthésie générale. Il ne touche pas la hanche au niveau de son articulation et en est éloigné (cf. schéma…). L’incision se fait sur la crête sous cutanée (bien perceptible) et permet le prélèvement osseux de la partie interne de la hanche - ne laissant pas de sensation palpable ou visible dans la très grande majorité des cas. Ce prélèvement est douloureux dans les 3 ou 4 semaines post opératoires dans 90/100 des cas. Cette douleur est liée à l’abord cutané et musculaire nécessaire à l’accès au site osseux, mais n’est pas lié au prélèvement de l’os lui méme. Il est possible de faire des prélèvements pour des greffes de taille importante.

Le prélèvement pariétal est le plus souvent réalisé sous anesthésie générale, mais peut l’être aussi sous anesthésie locale avec prémédication. Il est effectué sur un des os du crâne - l’os pariétal. Celui ci est constitué de deux épaisseurs d’os (les corticales séparées par la diploé -cf. schéma). Seule la corticale externe (partie la plus superficielle) est prélevée, laissant en place la corticale interne qui protège le cerveau. Parfois l’espace séparant ces deux corticales est difficilement individualisable. Il est classique de proposer une reconstruction dans le méme temps de la zone prélevée par de l’os de synthèse.

Ce site de prélèvement permet d’obtenir des greffons ayant peu tendance à se résorber. Ils peuvent être fixés par des vis afin de corriger des manques de hauteur ou d’épaisseur importants au maxillaire supérieur ou inférieur.

Le coté de prélèvement est adapté à chaque patient en fonction des données du bilan préopératoire.
Dans certains cas, on ne peut avoir besoin que de prélèver qu’une zone très superficielle d’os ( 1 mm) (certains cas de greffes de sinus).
Il n’y a pas de rasage du cuir chevelu - simplement limité au tracé d’incision - 2 à 3 mm - masqué par le coiffage. Un shampoing peut être pratiqué dés le lendemain de l’opération.

Quel est le but de l’opération

L’apport osseux est nécessaire dans de nombreuses situations cliniques ou le manque osseux est important. Il peut empêcher une consolidation de qualité (gros kystes ou perte osseuse traumatique ou tumorale), peut gêner la stabilisation d'une prothèse (chirurgie pré-prothétique).

Dans d’autres cas, l’importance de la perte osseuse rend indispensable la greffe dans le cadre d’un projet implantaire.

Contre Indications des greffes osseuses

Certains traitements tels que les traitements par bi-phosphonates doivent amener une discussion préalable avec les autres soignants et le médecin généraliste.

Le bilan préopératoire clinique ou radiologique peut amener à contre indiquer certains sites de prélèvements :

  • Prélévements su le méme site dans les antécédents.
  • Prélévement Pariétal : Anomalie anatomique de la voute crânienne ,Antécédents d’ AVC, traumatismes crâniens ou troubles neurologiques. Sports pouvant exposer la voute crânienne.
  • Prélévement oral : anomalie anatomique, branche horizontale de la mandibule trop fine…

Examens pré opératoires

Le prélèvement iliaque ne nécessite pas la réalisation d’examens préalables particuliers.

Le prélèvement oral nécessite au minimum une radiologie panoramique avant le geste, complétée dans de rares cas par un dentoscanner ou un cone beam.

Deux téléradiographies de face et de profil permettent d’apprécier l’épaisseur du crâne, un scanner de la voute est préférable car plus précis.

Hospitalisation

L’hospitalisation est faite le matin méme, dans certains cas la veille.

La durée d’hospitalisation varie en fonction de l’opération réalisée : entre 4 heures et 24 heures.

Le plus souvent, il s’agit de chirurgie dite "ambulatoire".

Suites post opératoires

Un traitement antalgique léger (paracétamol) associé à un traitement antibiotique sont le plus souvent prescrits.

Un redon, lorsqu’il est indiqué, destiné à éviter le risque d’hématome est enlevé dans les heures quisuivent l’opération.

Les suites de prélèvement oral et /ou crânien sont peu douloureuses et peu gênantes.

Les suites de prélèvement iliaque sont douloureuses pendant 3 semaines, mais n’empêchent pas une vie normale.

Une consultation post opératoire est systématique dans les jours qui suivent, puis dans un délai de trois semaines pour l’ablation des fils de suture ou agrafes.

Incidents et complications

Pendant l’opération :

  • Le risque hémorragique est très faible et contrôlé de façon classique.
  • Le prélèvement oral, du fait de la proximité du nerf alvéolaire , peut être responsable d’un déficit transitoire sensitif de la lèvre inférieure.
  • Le prélèvement crânien peut parfois emporter un petit fragment de la corticale interne, pouvant exposer les envellopes du cerveau. Une protection est alors immédiatement réalisée pendant l’intervention sans problème.
  • D’exceptionnelles complications neurologiques, le plus souvent réversibles, ont été rapportées dans la littérature. Elles sont le plus souvent liées à la survenue d’un hématome, qui doit être évacué, après réalisation d’un scanner de confirmation.

Après l’opération :

  • Le prélèvement oral : Déficit transitoire de la sensibilité de la lèvre inférieure, hématome, infection de la cicatrice.
  • Le prélèvement iliaque : Hématome, déficit transitoire de la sensibilité autour de la zone opérée.
  • Le prélèvement crânien : Hématome sous le cuir chevelu, infection de la cicatrice.
  • La zone cicatricielle peut apparaitre comme clairsemée, car il est fréquent de perdre des cheveux le long de la cicatrice.La repousse ne laisse le plus souvent aucune séquelle esthétique.

Il peut rester au niveau de la zone prélevée une légère dépression perceptible à la palpation.

En cas d’inquiétude ou de questions, n’hésitez pas à téléphoner et à consulter pour solutionner au plus vite un éventuel problème.

Liste des documents à disposition

Fiches d'informations de la société française de stomatologie, chirurgie maxillo faciale et chirurgie orale